MARIANNE, Spécialiste de l'Accompagnement des DAF et des DRH

Et si on prenait une pause ?

Et si on prenait une pause ?

Pas de temps, peu de disponibilité entre tâches quotidiennes, réunions et projets multiples plus urgents les uns que les autres ! Cela s’apparente à un cri d’alarme…  

  • 50% des salariés disent travailler constamment en mode crise : multiplication des urgences, demande de dernière minute, délais compressés, défaut d’anticipation …
  • 40% affirment ne pas pouvoir faire tout le travail demandé

(source : baromètre T6 réalisé du 1er au 10 mars 2021 auprès de 2008 salariés)

Le temps est un enjeu majeur aujourd’hui probablement supérieur à l’argent !!!

Et si on faisait une pause ? Ce serait du temps perdu ou gagné ?

Prendre le temps d'une pause pour se ressourcer

De nombreuses études en recherche neurologique démontrent que dans un cerveau dit « au repos » il existe une activité cérébrale spontanée. Les neuropsychologues nomment cela le réseau du mode par défaut. Il est aujourd’hui prouvé que ce réseau par défaut est un puissant moteur de créativité. « En effet, il invite spontanément l’esprit, non sollicité par des stimuli extérieurs, à vagabonder dans une libre introspection, non dirigée. Les pensées s’éparpillent, et visitent dans le désordre, tout à la fois, des souvenirs, des projections vers l’avenir, des rêves éveillés. « C’est cette synthèse de pensées qui permet d’aboutir à des productions créatives, imaginatives et à des décisions qui n’étaient pas forcément attendues » insiste Francis Eustache, neuropsychologue, directeur du laboratoire Inserm Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine. »

En bref, grâce à ce réseau par défaut, chaque être humain est un puits de créativité, même sans le vouloir et sans agir !dixit Francis EUSTACHE.

 Nous constatons, des parents parfois impuissants face à l’omni-sollicitations du cerveau de leurs enfants gavés d’écran dont les activités à la vacuité abyssale agissent comme l’addiction au sucre. Sous le prétexte fallacieux de nourrir le cerveau de ces chères têtes blonde, la sur-sollicitation l’atrophie et le transforme en raisin sec. Ceci est un autre sujet.

Cependant il ne s’agit pas de regarder la paille dans l’œil de l’autre et d’oublier la poutre dans le nôtre.  

Volontairement ou involontairement nous alimentons notre propre suractivité en oubliant que faire une pause, un silence dans le brouhaha du quotidien permet de respirer au sens propre du terme, permet de prendre du recul, permet à notre cerveau de redevenir objectif et prendre de meilleures décisions. Permet à notre créativité de s’exprimer ; permet c’est à dire autorise, vous autorise à reprendre en main les choses et peut-être votre avenir.

Faites une pause et comme en musique cela redonnera du rythme à votre vie.

Le point de vue du coach* : le constat

L’envie, la nécessité d’une pause s’apprécie par rapport à plusieurs charges de travail :

  • La charge prescrite est ce qu’attend l’entreprise en théorie comme en pratique sans intégrer les difficultés, obstacles, retards, réunions …
  • La charge vécue est celle ressentie par l’individu dans l’exécution de celle-ci.
  • La charge réelle correspond souvent à la combinaison des deux (charge prescrite + charge vécue)

Elle peut être appréciée soit positivement en rimant avec épanouissement, soit négativement en favorisant le doute, la démotivation, l’isolement jusqu’à la souffrance.

Aujourd’hui les ergonomes, médecins, ingénieurs disposent d’outils pour mesurer les efforts physiques au travail mais pas la charge mentale au travail !

Plusieurs définitions s’entendent ! Retenons, au plus simple, qu’elle exprime la quantité d’informations à traiter, de décisions à prendre, de tâches à accomplir quotidiennement.

Nous sommes tous concernés avec chacun notre limite pour ne pas tomber dans une surcharge mentale sachant que le vite est souvent l’ennemi du bien.

Hésiter, repousser, remplacer une urgence par une autre plus récente peut favoriser  la procrastination.

Etre ou se sentir sous l’eau c’est risquer de perdre sa disponibilité pour soi même mais aussi pour les autres, sa capacité à déléguer.

Dans un souci d’objectivité il s’agit également de ne pas confondre être occupé et être productif !

Poursuivons par une analogie avec le sport

Le sportif, quel que soit son niveau, intègre parfaitement la nécessité de s’entrainer techniquement et physiquement.

Convaincre de mettre l’entrainement mental au même niveau est déjà un premier challenge censé pourtant l’amener à prendre en compte comme à progresser dans l’auto évaluation quotidienne de son état physique et mental.

Mais il s’agit surtout de l’amener à considérer aussi que la récupération (ou pause) fait partie intégrante du programme d’entrainement.

Le monde de l’entreprise est-il si différent dans sa quête de la performance ?

Pour vous comme pour les équipes, la pause ne devrait-elle pas figurée dans le temps de travail ?

Loin de ralentir la productivité, n’aiderait-t-elle pas, bien au contraire, à la préserver ?

Le mieux être au travail peut bien-sûr être favorisé de plusieurs façons comme des aménagements de l’environnement avec  plantes, balcon avec salon, salle de gym, baby foot.

 Le vrai problème ou plutôt la vraie solution ne se trouve t elle pas ailleurs dans l’emploi du temps quotidien ?

Prendre une pause..mais comment ?

Absence de pause ou pause courte sans réelle coupure, repas déséquilibrés avalés sur le pouce en quelques minutes devant l’écran …

Le droit à la décompression n’est pas réservé au télétravail et il faut déculpabiliser de se déconnecter temporairement !

La notion de pause au travail peut être multiple :

  • RALENTIR, se poser seul ou en groupe pour s’aligner c’est faire une pause “priorité”. Définir le sujet urgent, important, le temps à y consacrer, les participants, leur rôle : on prend le temps de la réflexion en  se projetant, seul ou en équipe, avec recul et hauteur.
  • ARRETER pour se reposer, se relaxer et recharger les batteries avec une pause “détente ” pour prévenir individuellement ou collectivement le trop plein ! 
  • S’ACTIVER physiquement pour éliminer les tensions du corps et de l’esprit. Aider à diminuer l’impact du stress à répétition : preuve scientifique à l’appui, quelques secondes de stress intense nécessite plusieurs heures pour l’évacuer.

A chacun ses pauses donc et, si vous n’avez pas de ressources en interne, de nombreuses solutions externes sont à disposition des ressources humaines pour apporter , individuellement comme collectivement , relaxation ,détente ou activation .

Savez vous d’ailleurs qu’il existe la Fédération Française du Sport en Entreprise (FFSE) censée écouter vos besoins, former des coachs à l’encadrement de l’activité physique au travail ?

 

Précisons les bienfaits de la pause

Il en va de la santé et même de la sécurité psychologique qui n’est pas réservée aux seuls médecins.

La pause permet de lutter concrètement contre les risques d’isolement, de workaholisme voire de burn out. Sans aller jusqu’à ces extrêmes la pause peut entre autres:

Pas encore convaincu(e) ? Il est définitivement temps de faire une pause …

Cet article a été co-rédigé avec Olivier PICHERIT.

Après plus de 30 années à manager, à diriger des équipes et des entreprises, j’ai naturellement décidé de me consacrer à l’accompagnement professionnel, passionné par la relation humaine au travail et la posture de coach.

Diplômé du D.U de praticien en coaching et facilitateur , j’accompagne au sein des entreprises , individuellement et collectivement , les dirigeants et collaborateurs .

Avec l’obtention d’un D.U de préparation mentale j’accompagne également des sportifs dans  l’amélioration de la performance en gardant le plaisir de la pratique même intense.

Au-delà de cette performance, la communication , la cohésion , le travail en équipe, la gestion du stress comme la confiance en soi sont autant de passerelles entre le monde du sport et l’entreprise.

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